Son histoire commence en Italie où elle est née le 23 août. A l'age de 4 ans, elle se retrouve sur les planches dans les soirées organisées par son père, accordéoniste. A 7 ans, elle fait du théâtre et cela pendant quelques années avant de monter son premier groupe, à 13 ans, car elle adore chanter. De 14 à 15 ans, elle prend des cours de chant à Rome chez le même professeur que Little Tony. Son frère Giorgio, qui habite Paris, lui envoie de superbes cartes postales de la capitale qui la font craquer. Elle n'a plus qu'une seule idée en tête :monter à Paris pour y chanter. C'est ce qu'elle fait alors à peine agée de 16 ans, en 1963, avec l'accord de ses parents qui lui donnent sa liberté. Arrivée en France, elle s'inscrit au Petit Conservatoire de Mireille, qui est une bonne école pour apprendre le métier, avec de temps en temps quelques passages à la télévision. Quelques temps après, elle abandonne le Petit Conservatoire car des propositions de contrat pour tourner en France et en Belgique lui sont faites. Elle effectue son tour de chant dans une cage et se fait appeler : Claudia Colonna, la fille en cage.
Il faut attendre 1971 pour trouver la première trace discographique de Claudia, avec un premier 45 tours sur la marque LEM dont les morceaux sont "Un clown qui sourit " et " Blues dans la nuit ". "Un clown qui sourit" est l'adaptation de "Tears of a clown" de Smokey Robinson & the Miracles. Etonnante traduction d'André Salvet pour un titre original qui signifie "les larmes d'un clown" ! L'autre chanson "blues dans la nuit" n'a de blues que le nom. Elle est plutôt dans le style année 30 avec renfort de trompettes et de piano. La voix de Claudia y est superbe et reconnaissable, avec son petit accent italien qui fait tout son charme.
1973 est l'année de sortie de son second simple, toujours sur LEM "L'hiver, l'été, l'amour" et "ton nom". Ces deux titres, écrits par Claudia, sont chantés d'une voix plus puissante que sur son premier disque, et soutenue par une section de cuivres.
En 1975, arrive sont troisième et dernier 45 tours solo, sur la marque Coeur "Rock'n roll woman" et "Comme autrefois". Il est enregistré avec Tommy Brown à la batterie (qui formait dans les années 60 un sacré tandem avec Micky Jones, accompagnant Dick Rivers, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Ronnie Bird, etc...) et Pierre Fanen à la guitare ( ancien membre des Keltons, Ronnie Bird, Zoo et accompagnateur d'Eddy Mitchell). Les arrangements sont de Bob Mathieu (ex-batteur des Lionceaux). " Rock'n roll woman " dans un style variété R&R, est une profession de foi envers cette musique, et "Comme autrefois" un slow langoureux. Sa voix devient plus agressive pour le Rock et est très sensuelle sur le slow. Elle fait beaucoup de scène, habillée de chaines argentées et passe en vedette américaine dans les concerts d'Eddy Mitchell, Vigon, etc... Mais à l'époque les médias n'acceptent pas trop le rock'n roll chanté par une femme et Claudia met sa carrière en sommeil, en se disant qu'elle reviendra dans quelques années. Elle en profite pour former un groupe de rock'n roll qui portera différents noms : d'abord Claudia Colonna & Switch, puis les Emotions, les Rimmel's, avant de s'arrêter, au début des années 80, sur celui de Claudia Colonna et ses Guépards. Une référence aux félins dont sont friands les groupes américains qui se remettent au Rockabilly, Stray Cats en tête, et qui engendre le déferlement sur la France de cette musique, avec diifférents combos comme les Alligators, Jezebelrock, Rockin' Rebels, Forbans, Costars, etc...
Nous voici donc en 1982, avec la parution du premier 45 tours de Claudia Colonna et ses Guépards, "Vespa" et "By my Baby", toujours sur Coeur. Ces deux morceaux sont issus d'une séance studio de 1980, dont il reste encore aujourd'hui trois ou quatre inédits. La formation se compose alors de Claudia (chant), Marc Daenen (guitare), Yves Brunisholz (basse), Serge Cella (batterie) et Dominique Delatre (claviers). "Vespa", dans un style twist, est un hymne à cette marque-moyen de transport, symboles des années 60 italiennes. "Be my baby" est la reprise du succès des Ronettes, chanté ici en italien pour les couplets, et en anglais pour les refrains, avec en introduction les premières secondes du "Preghero" d'Adriano Celentano.
1982 est une année importante pour Claudia. Rock and Folk lui consacre un article. Rocky Chignol la présente sur Radio 7. Elle a même le droit à un portrait dans "Houba Houba" d'Antoines de Caunes pour les Enfants du Rock sur Antenne 2. Elle réalise ensuite un rêve, chanter en duo avec Vince Taylor sur "What I'd say" lors du Yuro Teatro Concert Rock'Roll à la Courneuve. A la fin de l'année 1982, le groupe entre en studio pour enregistrer son premier 33 tours avec Claudia (chant), Marc Daenen et Petit-Pierre Guedj (guitares), Jacques Brunisholz (batterie), Philippe Lecoeur (basse) et Pinky (saxophone, qui a jooué notamment avec France Gall et Michel Berger).
1983 voit donc la sortie de ce premier 30 cm, sur Eylon, sous le titre "Boop Hoop a Doop", dont la pochette montre Claudia posant à coté d'une Ford Galaxie Starliner 1961. Cet album contient dix morceaux, enregistrés en direct et en deux après-midi seulement, "pour garder le meilleur feeling" selon Claudia. Un seul regret, que le groupe n'ait pas encore de contrebasse. Ce disque se compose à part égales de reprise de Rock'n Roll et d'originaux. Il y a ainsi "20ème étage" d'après "Twenty Flight Rock" d'Eddie Cochran,dans une version différentes de celle d'El Toro et les Cyclones et de Johnny Hallyday. "Les anges endiablés" est tiré de "Happy Days", générique du feuilleton américain du même nom, que l'on a pu voir en France sous le titre "les jours heureux". "Je reviendrai" provient de "I'm going home" de Gene Vincent, chanté dans les années 60 par les Chats Sauvages, Long Chris & les Daltons, et Eddy Mitchell. "Le Rock des amis" est l'adaptation du standard des standard du Rock'n Roll "Rock around the clock" de Bill Haley, déjà repris dans les années 50 sous le titre "Toutes les heures qui sonnent". La dernière reprise est la version féminine de la chanson "Il ribelle" de son compatriote Adriano Celentano : "La ribelle". Quant aux originaux, il y a "Teddy Boy", un rock'roll chanté à moitié en français et moitié en Italien ; "Mes belles chaussures bleues", qui par son titre pourrait faire croîre à une version de "Blue suede shoes" de Carl Perkins, mais ce n'est pas le cas ; "Dimmi dimmi" qui lui fait penser à "Jenny, Jenny" de son rocker préféré Little Richard ; et pour finir "Mais alors dis lui" et "Le Frimeur", deux rock co-signés Claudia-Marc Daenen, qui n'est autre que l'un de ses Guépards en même temps que son mari. Tous ces titres sont chantés par Claudia avec une voix devenue plus sauvage et hargneuse, digne de tous ces rockers violents qu'elle affectionne tant : Elvis Presley, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis, Little Richard, etc... Coté scène, Claudia et ses Guépards se produisent au Studio 44, à Rouen, dans un festival rockabilly en compagnie des Rockin' Rebels, des Vibrators (de Paris), et des Revenants (de Rouen).
Les années 1984 à 1986 sont vierges cotés discographique, seulement ponctuées par quelques concerts. Notamment en 1984, au Pub Renault à Paris pour l'anniversaire du magazine Nitro. En 1985 au Seisme Concert Rock'n Roll à Champigny avec les Keytones et en 1986, au Palace à Paris.
Il nous faut attendre 1987 pour retrouver nos félins sur un super 45 tours 3 titres : "Rockabilly en télé" couplé à "Crazy man crazy" et "Mon nid d'amour", enregistré live sur Crazy Cat. Crazy Cat est le label créé par Claudia, qui a pris pour logo une tête de chat qui ressemble étrangement à celui d'un autre groupe bien connu. "Rockabilly en télé" est un morceau percutant et agressif avec contrebasse et riff de guitare du meilleur effet. "Crazy man crazy" est une reprise de Bill Haley, chanté en italien pour les couplets et en anglais pour les refrains. "Mon nid d'amour" est quant à lui un slow à l'italienne, fondant à souhait, pour parties en italien et en français. Le groupe se compose maintenant de Claudia (chant), Marc Daenen (guitare) François Ribeau (contrebasse) et de Grégoire Garrigues (batterie). Un clip vidéo de "Rockabilly en télé" est réalisé pour la promotion télé. Ils donnent un concert au Wiz à Paris pour la sortie de ce disque. L'année 1988 les verra passer au Cithéa à Paris.
1989 est marqué par la sortie de leur troisième 45 tours sur Crazy Cat, et toujours enregistré en direct, "Ba da ba da boum ba" et "Ce soir j'ai le blues". Au dos de la pochette, on note que ces deux titres sont extraits d'un album à paraître. "Ba da ba da booum ba" est un rock médium où se succèdent parties lentes et rapides. Sa phonétique évoque "Bama Lama, Bama Loo" de Little Richard. "Ce soir j'ai le blues" est bien sûr un blues de plus de cinq minutes, ou Claudia et ses Guépards montrent une autre facette de leurs talents. Claudia et Marc Daenen sont maintenants entourés de Grégoire Garrigues (guitare), Freddy Meyer (contrebasse), Thierry Menesclou (Harmonica) et Patrick Meyronnin (batterie). Pour la parution de ce 45 tours, ils jouent à Bobino, à Paris.
1990, comme annoncé sur leur dernier simple, est l'année de sortie de leur deuxième 33 tours "Cocktail Rock'n Roll" sur Crazy Cat. Cet album se compose de dix morceaux dont cinq sont des inédits. Les cinq autres étant ceux de leurs deux derniers 45 tours. Ces cinq nouveautés sont trois adaptations de rock'n'roll signées Claudia Colonna etdeux originaux, tous enregistrés en direct. "Un garçon rock'n'roll" n'est autre que la version française de "Flyin' saucer rock'n'roll" de Billy RiIley (chanté d'une manière hargneuse, style Stray Cats). "On se retrouvera" est la reprise de "I guess you'll never know" des Keytones (groupe rockabilly anglais qui lui a dédicacé ce thème et dont elle a fait la version française pour l'en remercier). Enfin "Love me" est le classique du Phantom (déjà interprété par les Cramps mais ici chanté en italien, d'une façon encore plus sauvage). Les deux originaux sont "I'm a little lady" (un rock'n'roll anglo-italien) et "Mary lou" (un country-rock sur tempo medium). La musique des Guépards sonne purement rockabilly (guitare, contrebasse, batterie) dans l'esprit des groupes anglais qu'ils affectionnnent comme Crazy Cavan, Matchbox, Flying Saucers, etc... Le 25 aout, nous pouvons les voir en Italie, à Forti, au même programme qu'Orville Nash, pour le Festival Rock'n'Roll-Rockabilly. Le 17 octobre, ils sont à Bobino pour la Nuit des Sixties, célébrant le cinquième anniversaire de Juke Box magazine, en compagnie de Danny Boy, Frankie Jordan, Monty, Billy Bridge, Nancy Holloway, Erick Saint-Laurent... Ils passent également à Thiais, au festival Age Tendre & Scoubidou, avec les Forbans, Frankie Jordan Richard Anthony, El Toro et Moustique. Cette même année parait leur quatrième 45 tours, toujours sur Crazy Cat, qui reprend deux titres du 30 cm "I'm a little lady" et "Un garçon rock'n'roll". 1990 voit aussi la réédition en CD, pour la première fois, de deux morceaux du premier album, "Teddy Boy" et "Mais alors dis lui" dans la compilation "Rock'in France Spécial Rockabilly" (Big Beat) avec entre autres, les Alligators, Chris Evans, les Flamants Roses, Victor Leed, etc...
En 1991. sort leur cinquième 45 tours sous la forme d'un picture-disc 4 titres sur Crazy Cat, qui présente lui aussi des chansons déjà parues sur leurs dernier 33 tours, soit "Love me", "On se retrouvera", "Mary Lou" et encore une fois "Un garçon rock'n roll". Dans le concept graphique de ce disque-image, Claudia et ses Guépards figure sur une face et son visage maquillé en panthère sur l'autre. Cette même année est réédité en CD leur premier LP, "Boop Hoop a Doop", sous le titre "l'Americano", chez DCA. Deux nouveaux morceaux sont en bonus, "L'Americano" reprise d'un succès italien que chantait Renatto Carosone à la fin des années 50 et "Gwendoline", un rock'n roll original signé Claudia Colonna, rappelant "Bop a Lena" de Mel Tillis. Outre Claudia Colonna et Marc Deanen,la formation comprend alors Grégoires Garrigues (guitare), Tex (contrebasse) et Vico (batterie). La photo du livret dévoile Claudia posant à coté d'une Mercury jaune de 1951, lui appartenant et que l'on peut voir dans le générique de l'émission "La Dernière Séance" d'Eddy Mitchell sur France 3. Ils participent aussi pour la Fête de la Musique au SNCF Festival Rock'n Roll à la gare St Lazare, à Paris.
1992 est marqué par la publication de leur troisième 33 tours "La Fureur de Vivre" où l'on voit Claudia entourée de ses Guépards chevauchant une Harley-Davidson. Ils participent alors au spectacle Harley-Davidson à Acquigny. Cet album voit le jour grâce à la bienveillance d'un label madrilène. El Cocodrilo, et bien sûr Crazy Cat. Dans la lignée des deux précédents albums, il contient dix titres, quatre reprises des pionniers du Rock'n Roll et six originaux, toujours réalisé en direct. "Bye bye Vado via" adaptation italienne de "By the light of silvery moon" que chantait Gene Vincent et Little Richard, est interprété d'une manière agressive à la Little richard justement. "Rester seule (Wedding Bells are breaking up that old gang of mine) de Gene Vincent dégage une belle émotion. Les deux standards d'Elvis Presley "Hound Dog" et "That's all right mama" se transforme en italien en "Resta come sei" et "E va bene mama" sur des paroles de Claudia Colonna. Le premier titre original est l'équivoque "Même le Pape il danse le Rock'n Roll" (bilingue italien/français) suivi de "Le jeune délinquant" (un R'n R médium avec un solo de contrebasse du meilleur effet). "Teddy Girl" fait penser à une chanson homonyme de ses deux compatriotes Adriano Celentano et Little Tony. "Les Pionniers" est un hommage aux rois du Rock'n Roll et les "Américaines" est dédié aux voitures US des années 50 et 60. "Rock'n Roll toujours" est une nouvelle profession de foi envers cette musique, après la première qu'était 'Rock'n Roll woman". Claudia Colonna et Marc Daenen sont ici entourés de Grégoire Garrigues (batterie) et Freddy Meyer (contrebasse). Comme en 1991, 1993 les voit à la Fête de la Musique à la gare St Lazare.
En 1994, leur deuxième album "Cocktail Rock'n Roll" ressort, toujours en vinyl (la première édition étant épuisée), distribué cette fois par Rockhouse, label hollandais bien connu de tous les fans rockabilly. Le 9 octobre, ils se produisent lors de la convention du disque de St-Parres-aux-Tertres, près de Troyes, au même programme que Little Tony et Freddie Fingers Lee. Le 1er Avril 1995. ils jouent au 44e Festival de Rock'n Roll, organisé par Rockhouse, à Oss aux Pays-Bas, aux cotés de Matchbox avec qui ils font un boeuf sur "Flyin'Saucer Rock'n Roll". Le groupe se compose maintenant de Claudia Colonna, Alex Weibel (guitare), Max Weibel (batterie) et Stéphane Barre (contrebasse). Cette même année voit aussi la sortie en Cd de leur troisième album, "La Fureur de Vivre", distribué par Rockhouse, avec en bonus "l'Américano" et "Gwendoline". Pour la promo télé, elle tourne aussi un clip de "Même le Pape il danse le Rock'n Roll". Coté médias, on peut les voir tout au long de ces années dans différentes emissions de télévision dont "Oh coco, l'été chaud" de Stéphane Collaro sur TF1 ; "Télé Caroline" de Caroline Tresca sur France 3 ; "La Chance aux Chansons" de Pascal Sevran sur France 2 ; et dans les programmes de Jean-Luc Lahaye et Christophe Dechavanne. Pour ce qui est de la presse, des articles les concernant sont publiés dans Paroles & Musique, Best, Rock & Folk, Juke Box Magazine, Nitro, Hog Bike, etc...
Le 2 décembre 1997, notre rockeuse fête ses 50 ans au 287 Rock'n Roll Café, près de Paris. Et pour les 55 ans de Johnny Hallyday, elle revient pour l'été 1998 avec un nouveau CD "Hommage à un légende vivante du Rock'n Roll" où elle chante avec conviction Johnny à travers quatorze de ses standards : "Toute la Musique que j'aime", "Qu'est-ce que tu fais à l'école", "Joue pas de rock'n roll pour moi" et "Tout bas, tout bas" avec les Guépards ; "Oh Sally", "Noir c'est noir" et "Elle est terrible" avec Grégoire 4 ; "Le Rock'n Roll", "Mon p'tit loup" et "Rien que Huit Jours" avec Rock'n Roller ; "Derrière l'amour", "Le Pénitencier", "Toi qui t'en vas" et "Quanto ti amo" version italienne de "Que je t'aime" accompagné par Please on the rock's.
En 2002, 2 CDs sortent coup sur coup. Le premier est le sulfureux single "Money, sex, Rock'n Roll". Le deuxième est la réédition sur support CD de l'album "Cocktail Rock'n Roll" avec tout de même 4 inédits en bonus.
Ainsi se termine la première partie de l'histoire de Claudia qui, banissant la couleur violet car elle est superstitieuse, a su porter haut l'étendard du rock'n roll, en restant une puriste et une rebelle voué corps et âme à cette musique.
